Ath, le 28/11/2016
Monsieur le Bourgmestre,
Madame et Messieurs les Échevins,
L'hiver étant à nos portes et les
températures en baisse, nous sommes préoccupés par la mise en
place du plan Grand Froid 2016-2017.
En effet, nous avions l'année passée
(CC du 30/10/2016), eu connaissance de l'ouverture d'un accueil
provisoire des personnes sans-abri sur notre commune d'Ath. Nous
avions soulevé à l'époque l'importance pour nous que ce travail se
réalise conjointement avec le CPAS et encadré par des travailleurs
sociaux spécialisés . Car c'est une problématique sociale
particulière et spécifique.
Depuis, 8 logements ont bien été mis
à disposition de ces sans-abris, c'est une bonne chose.
Mais qu'en est-il aujourd'hui ?
Notre Consœur au CPAS d'Ath a posé la
question de la mise en place du plan grand froid 2016-2017pour cet
hiver (lors du CAS du 25/10/16) et on lui a répondu que le CPAS
attendait les directives communales. Et qu'en attendant, le CPAS
proposait du café en journée, mais qu'en est-il de la mise en place
du numéro d'urgence ?
Qu'en est-il aujourd'hui du suivi des
sans-abri sur notre Commune ?
Nous avons été interpellé par
quelques personnes, qui nous disent encore voir des personnes
sans-abris ou tout du moins très précarisées (ayant peut-être un
logement, mais errant en rue) sur notre entité. Notre Conseillère a
été témoin d'une demande d'aide d'un jeune homme récemment. Même
si ils ne sont pas très nombreux (moins d'une dizaine), cela pose
question.
L'année passée, suite au conseil
communal, la commune avait annoncé l'engagement d'un travailleur
social ainsi que la mise en place d'un suivi, qu'en est-il ?
Qui prend en charge les personnes
précarisées à Ath ? Le CPAS ou le Service logement de la
Ville ?
Vous aviez objecté que la plupart de
ces personnes ne « provenaient » pas directement de la
commune, mais de communes avoisinantes et que vous aviez pris des
contacts avec les différents bourgmestres. Une solution plus
structurelle a-t-elle été mise en place ? Quelle est la
méthodologie de travail actuellement ?
Je vous remercie pour vos réponses.
Réponse de Monsieur le Bourgmestre : "Je vais à la fois
vous répondre et confirmer un peu. Le plan "Grands Froids" qui a été
arrêté l'année passée est donc reconduit de la même manière. Il entrera
en vigueur le 1er décembre prochain. Il porte sur différents volets.
Prenons tout d'abord les sans-abris.
J'ai interrogé M. le Commissaire de Police qui est présent ici en
séance, qui me dit, selon nos Inspecteurs de quartier et selon ce qu'on
nous rapporte, qu'il y aurait aujourd'hui, sur le territoire athois,
deux sans-abris
: un dont nous ne connaissons pas l'identité et qui ne semble pas
provenir de notre commune, et un autre qui refuse l'offre qui lui est
faite et qui lui a déjà été faite de gagner l'abri qui se trouve
toujours au Service Incendie et qui peut accueillir convenablement six
personnes. Tout est prêt pour accueillir six personnes et s'il y en
avait davantage, il va de soi que les mesures sont prêtes pour aller
au-delà.
En ce qui concerne les sans-abris
et précarisés de l'an dernier, l'initiative que nous avons prise, celle
de prendre en location un immeuble et puis de le sous-louer aux
personnes qui, durant l'hiver, ont passé le temps dans l'abri collectif,
ces personnes, pour la plupart, sont toujours présentes dans ces huit
logements. Pour la plupart, c'est-à-dire au nombre de cinq. Trois ont
quitté et les trois sont partis dans leur commune d'origine. Je vous
avais fait état à l'époque de demandes auprès des Bourgmestres
respectifs. Ces Bourgmestres n'ont pas réglé l'affaire, elle s'est
réglée de par eux-mêmes, ils sont retournés soit à Leuze, soit à Lens et
le troisième, je ne me souviens plus. Donc, nous avons entre-temps,
dans ces huit logements, là où il y avait des emplacements libres, fait
face à des demandes d'urgence et ce, en accord toujours avec le CPAS.
Pour ce qui concerne le plan "Grands Froids", c'est une coordination
très étroite qui est conduite entre le Plan de Cohésion sociale, entre
le Service Logement de la Ville, les services de Police et surtout, le
CPAS qui avec ses travailleurs sociaux et au-delà, si cela était
nécessaire, avec d'autres intervenants, fait en sorte que ces personnes
ne soient pas laissées à la rue et qu'elles soient suivies. Je prends
le cas des 5 personnes qui restent parmi les 8 qui étaient initialement à
la rue de Gand. Ces 5 bénéficient aujourd'hui d'un revenu d'insertion
socio-professionnelle ou ils sont à la mutualité, ou en tout cas aidés
par le FOREM. En ce qui concerne les tentatives d'intégration qui ont
été faites auprès de ces personnes, je dois bien avouer qu'elles ont été
vouées à l'échec non pas par l'incompétence des services du CPAS, ni
ceux du Service Logement, mais vraisemblablement par un manque de bonne
volonté de ces personnes de s'inscrire dans les circuits du travail. Il
faut dire que malgré les insistances qui ont été faites, ces personnes
trouvent qu'elles sont bien ainsi, qu'on a réglé leurs problèmes (ce qui
est un peu simple tout de même). Ils ont un logement correct, le
montant du loyer n'est pas très élevé (300 - 325 euros) et donc, malgré
les tentatives qui ont été faites, la réintégration au sein du circuit
du travail a été jusqu'à présent vouée à l'échec. Il faut dire ce qui
est. Je ne crois d'ailleurs pas qu'ils soient facilement "récupérables"
si je puis dire.
Concernant les autres services, cela suppose aussi que les gens puissent
se mouvoir et à ce niveau-là, nous avons mis les Services techniques de
la Ville en état de veille. Nous avons 5 lames chasse-neige car il
peut y avoir des situations semblables dans les hameaux et dans les
villages, il n'y a pas qu'au Centre-Ville. En ce qui concerne les trois
sableuses, elles sont prêtes à intervenir et les stocks sont tels que
nous puissions intervenir une dizaine de jours, la commande étant passée
pour ramener le sel s'il se faisait besoin.
Une initiative de la Ville, celle qui a été prise par le Collège, vous
l'avez certainement suivie, c'est celle d'octroyer (et on ne souhaite
pas en faire une publicité exagérée car ce n'est pas pour cela qu'on l'a
fait) une subvention exceptionnelle à Saint-Vincent de Paul qui est une
ASBL bien rodée, avec beaucoup de bénévoles, qui connaît bien le
terrain comme d'autres d'ailleurs. Un montant de 10.000 euros
complémentaire aux 3.000 qui étaient accordés a été octroyé et cela pour
faire face notamment au surenchérissement des matières premières,
alimentaires ou vestimentaires, ou encore pour permettre de financer
certains services quand on sait que le nombre de ménages qui aujourd'hui
frappent à la porte de St-Vincent de Paul, est tout de même plus
important que le nombre qui était connu l'année dernière. Vous savez
que St-Vincent de Paul n'agit pas sans
que les Instances du CPAS ne soient amenées à vérifier si tel ou tel
demandeur est véritablement quelqu'un qui est en situation d'urgence.
En ayant ajouté 10.000 euros et en recherchant, comme je l'ai déjà fait
pour un véhicule qui a été octroyé à travers le fonds Lemay, un second
véhicule qui devrait être décerné à St-Vincent de Paul prochainement, on
a fait un pas.
L'autre pas est celui de l'organisation de l'opération "Chaleur au
coeur". C'est une opération à laquelle j'ai et nous avons réfléchi et
qui consiste à organiser à partir de la cantine scolaire, trois jours
par semaine, deux jours au début, trois jours par la suite, dès le 8 ou
le 10 décembre prochain, des repas délivrés à la Maison paroissiale d'un
côté, et de l'autre au local intergénérationnel, voire au Chalet des
Pensionnés. Ces repas seront conçus bénévolement par des agents qui
sont en place chez nous. Nous profiterons de la camionnette qui délivre
déjà ces repas présentés la cantine de l'école Georges Roland et qui
sont distribués dans certaines de nos écoles, pour avec quelques bacs
réchauffeurs, être conduits aux lieux de consommation. Le tarif sera de
1 € ou 1,2 € (il n'est pas encore tout à fait fixé). Chaque personne
qui ne recourt pas nécessairement au CPAS, pourra y venir et si
l'expérience est concluante, elle sera poursuivie toute l'année parce
que les personnes manquent parfois de liens entre elles. C'est bien de
dire toujours "ensemble", "faisons", ici c'est une opération que l'on
conduit pas seulement pendant les périodes de grands froids, mais nous
l'espérons sur toute l'année parce que des personnes sont isolées, ont
parfois 70 ans et trouvent bien, après l'enquête qui a été faite, de
pouvoir se rencontrer autour d'un repas. Ce qui leur sera demandé, je
sais que c'est difficile, mais j'ai vu les autorités ecclésiastiques à ce
propos, c'est bien sûr de nettoyer, de faire la vaisselle et nous
espérons, à travers cela, créer un autre climat relationnel dans
certains coins de notre Ville.
Voilà principalement, je profite de l'opération Grands-Froids qui dure
tout l'hiver, pour vous faire un peu le résumé des différentes
opérations menées.
Vous demandez ce qu'il en est de l'assistant social. Nous avons dit, à
un moment donné, que nous allions le recruter, mais nous avons préféré
travailler avec le Plan de Cohésion sociale où nous avons recruté un
animateur complémentaire et augmenté le temps de travail de Mme FLEURY
que vous connaissez vraisemblablement, ce qui équivaut. Au-delà avec le
renforcement au niveau de la société "L'Habitat du Pays Vert" où nous
avons désigné récemment une référente sociale, nous venons de recruter
une assistante sociale complémentaire au-delà de ce que la Société
wallonne et le Ministre du Logement nous conseillaient de faire. Donc,
globalement pour ce qui est l'aide sociale en tant que "main-d'oeuvre",
le CPAS conserve ses services et je les remercie d'ailleurs pour la
qualité de leurs prestations. Sur un autre plan, la Ville à travers ses
services, comme le CPAS, renforce le tissu social et l'Habitat du Pays
Vert qui gère quelque 800 logements sur le territoire de notre Ville et
généralement certaines personnes qui habitent là rencontrent des
difficultés, mais à travers le renforcement de l'assitance sociale et de
la référente sociale, nous pensons que pour une petite ville, en
quelques mois, ce sont des pas significatifs qui sont faits pour tenter
de venir en aide.
J'oublie aussi l'intervention de l'ALE qui a décidé par la voix de son
Président, M. Albert DUTILLEUL, et sa Directrice ainsi que son Conseil,
d'offrir à St-Vincent de Paul ou à l'unité qui préparera les repas, des
ALE qui souhaitent réaliser une aide envers les personnes qui sont
encore plus précarisées qu'elles-mêmes. Nous le remercions pour cet
apport intéressant.
Nous tenterons, dans le cadre des repas, à faire appel à des producteurs
locaux en matière de pommes de terre, de pain, etc. Nous allons
tenter, comme pour nos cantines scolaires d'ailleurs, de faire appel à
tout ce qui est productions locales et les introduire au sein des mets
et repas.
Je vous remercie". M. Duvivier.