lundi 14 décembre 2015

Intervention suite au Conseil Communal conjoint Conseil de l'Action Sociale du 11/12/15 :

Premièrement, nous notons favorablement le travail et les efforts réalisés par les services de la Ville et du CPAS afin de renforcer les synergies existantes, il est toujours aussi important dans le contexte qui est le nôtre, de réaliser des économies dans les frais de fonctionnement et de favoriser les échanges entre nos services. Nous tenons également de manière globale à féliciter le travail des femmes et des hommes qui permettent que cela soit possible et qui sont pro-actifs dans leur travail.

Concernant la collaboration informatique, nous remarquons que la Ville et le CPAS ont fait le pas pour entrer dans le 21ème Siècle, bravo aux informaticiens qui mentent tout cela en forme. Comme quoi, il y avait en effet moyen de moderniser nos pratiques sans mettre à mal la sécurité des données.

Ceci étant dit, nous avons toutefois quelques remarques, questionnements ou propositions à formuler :

Par rapport aux synergies avec les services techniques, je vais retaper sur le clou, mais il n’est de nouveau aucunement fait mention de réaliser un audit énergétique des bâtiments conjoint Ville-CPAS. En effet, il nous parait primordial de se pencher sur les économies d’énergies que nous pourrions réaliser, cela fait déjà 3 ans de perdu où nous pourrions diminuer les factures publiques. Et l’argent qui pourrait être économisé, c’est de l’argent qui pourrait être utilisé pour les politiques et les usagers du CPAS.
Chaque année, on me demande d’être patiente, que cela va arriver, qu’on va le faire, plus tard, bientôt, …. M. Degand nous avait prédit que cet audit allait être réalisé dans le cadre du Plan d’Action Prévention Energie 2013-2015. Mais nous sommes à la fin de 2015. On m’a ensuite dit que ce serait le tuteur énergie qui réaliserait cet audit. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Bien sur, du côté du volet préventif, nous avons tous pu voir comment le CPAS s’est penché sur la prévention et l’information grâce à l’organisation de la journée Energie, qui remporte toujours un vif succès auprès de tous les Athois, grâce notamment à la motivation et à l’investissement des travailleurs du CPAS. Nous avons également un tuteur énergie qui fait tout un travail de proximité et d’information aux usagers du CPAS. Voilà, une très bonne initiative.
Comme le rappelle la coordinatrice du service énergie-guidance et médiation : « le rôle du tuteur est plus que jamais important au vu de la charge de travail engendrée par des situations sociales et financières de plus en plus complexes. »
Mais une fois de plus, nous retombons dans la logique bien connue que c’est au plus pauvre de se serrer la ceinture. C’est aux plus précarisés, de plus en plus nombreux, que l’on demande avec des bouts de ficelle de faire des économies d’énergies. Mais nos bâtiments, nos chaudières, etc… Ne devrions-nous pas montrer l’exemple ? Ne devrions nous pas penser à des actions sur le long terme ?

La question plus fondamentale est de savoir si on gère un CPAS comme on gère une entreprise ?! Le CPAS par définition ne peut faire de bénéfices, ni réduire ses aides en fonction des budgets octroyés !
Il est certain que les finances du CPAS se portent mieux tant qu’on continue à payer les factures impayables des bénéficiaires avec les fonds de secours chauffage ou énergie qui sont pris en charge par le fédéral que de trouver de réelles solutions plus structurelles. Concrètement, on ne finance pas de travaux d’isolation dans les habitations des usagers mais on paie leurs factures, je ne vous rappelle pas les enjeux de la COP21, qui a lieu en ce moment ...
Nous pourrions penser à remplacer les vieilles chaudières, à isoler les bâtiments, en rénovant les logements sociaux,….
Notons ici positivement, que grâce à la synergie avec les services techniques, un contrôle des consommations de combustibles d’électricité et de gaz et d’eau des Maisons de Repos.
Et qu’un suivi et un dépannage des logements du CPAS mis en location est réalisé. Nous possédons donc toutes les données nécessaires.

Concernant la collaboration avec les espaces verts, nous félicitons la Ville et le CPAS d’avoir la possibilité d’assurer l’entretien et le fleurissement des différents espaces publics. Nous soutenons également l’initiative dans le cadre du projet Maya de créer des prairies fleuries et des bacs contenant des plantes mellifères accessibles aux résidents des MRS. Nous rappelons ici quand même que dans ce même esprit, il faudrait réduire l’utilisation des pesticides aux abords de nos structures communales, et qu’il faut y avoir une ruche dans un périmètre de 3km afin que des abeilles puissent butiner ces fleurs...

En ce qui concerne (chapitre 3)  « la collaboration avec la cellule marchés publics, le service logement et la gestion du patrimoine et le service des ressources humaines :
Le CPAS a confié mandat au collège visant à la gestion administrative de la vente de certains éléments du patrimoine du Centre. Et diverses aliénations de terrains et d’habitations sont en cours. »
Ici, se pose la question de l’affectation des recettes de ces ventes du patrimoine du CPAS. Nous comprenons qu’il y a des choix à faire, vu le parc locatif vieillissant du CPAS. On nous a annoncé la rénovation des logements de la Résidence Gilbert. Mais dans le budget 2016 du CPAS ce n’est pas inscrit de manière claire (vu que c'est affecté au fond de réserve), ni noté dans la note de politique générale, nous désirons avoir un engagement effectif que ces logements seront rénovés.
Dans la note de politique générale du CPAS, on parle de la création de plusieurs logements (5habitations et 8 petits logements pour familles mono-prentales), dans le cadre du plan d’ancrage communal. Lorsque j’ai demandé en Conseil de l'Action Sociale si ces logements allaient être des logements sociaux, on m’a dit que cela n’était pas encore défini. Notre crainte est que l’on vende le patrimoine public et que, si les nouveaux logements ne sont pas réservés à des publics du CPAS, il y ait une diminution des logements sociaux sur notre commune. Peut-on avoir aujourd’hui une réponse claire quant à l’affectation de ces logements ?

Nous relevons qu’enfin il va être créé deux logements de transit (hors en 2014, on nous annonçait la création de 3 via le PCS) ce qui, nous l’espérons, pourra réduire la problématique attenante de l’inadéquation des logements d’urgence, comme le CPAS ne dispose pas de personnel d’encadrement 24h sur 24. Ne pourrait-on pas penser également, dans le cadre des synergies, une collaboration avec le service logement et les nouveaux travailleurs affectés à l’accueil de nuit des SDF ? (qui pourraient être mis à disposition du CPAS en dehors de la période du plan grand froid).

Concernant les ressources humaines, nous tenons ici à tirer la sonnette d’alarme pour les travailleurs de 1re ligne du CPAS. En effet, pour nous, il y a un problème d’équité entre les différents travailleurs du CPAS. Cette année encore, les travailleurs non financé par l’ONE ou par l’INAMI ne recevront pas de prime de fin d’année. En sachant que chaque travailleurs du CPAS doit faire face à des situations sociales de plus en plus complexes, des demandes d’aides toujours en augmentation. (de 296 en 2014 a 353 en 2015) Quand on sait que seulement quelques agents sont présents à temps plein (qui a été réduit à 36h semaine), on ne s’étonnera pas de voir le personnel à bout de souffle, se démotiver ou de prendre le risque de faire un burn-out….
La qualité de l’accueil des usagers du CPAS ne peut en être qu’impactée. Même si aujourd’hui, je peux témoigner des efforts et du sérieux de ces travailleurs qui continuent vaille que vaille à croire en leurs missions sociales. Alors qu’ils sont tiraillés par de plus en plus d’exigences du fédéral.
Nous demandons ici, clairement que la prime de fin d'année soit ré-allouée en 2016 pour tous les agents du CPAS.
(on notera que dans l’enquête sur le bien-être au travail, si de manière globale les travailleurs sont satisfaits, ce sont les assistants sociaux qui ont la moins bonne qualité de travail et la plus grande pénibilité)…..

En ce qui concerne les politiques sociales et du CPAS, cette année encore, la dotation communale augmente et c’est heureux, mais sûrement encore trop peu par rapport aux multiples transferts de charges opérés par le fédéral ou la région. Plus globalement, par les politiques menées sous le précédent gouvernement fédéral et qui sont amplifiées par l’actuel, plus de jeunes, plus de femmes précarisées, plus de personnes qui ont perdu leur emploi, tombent progressivement dans la précarité. Le CPAS c’est une main tendue là où la crise frappe. Revenus d’intégration, aides plus ponctuelles, c'est le dernier filet.
Force est de constater que les communes et les CPAS sont le dernier rempart contre la pauvreté, mais là où nous ne vous comprenons pas c’est que vos partis sont présents dans les différents niveaux de pouvoir et ce sont eux qui justement décident de faire porter cela par les communes et les CPAS. Nous comptons donc sur vous afin de relayer la parole de nos populations les plus fragiles à ces différents niveaux de pouvoir.