lundi 2 novembre 2015

intervention abris SDF Ath Conseil communal du 30/10/15



Intervention au cc du 30/10/15 suite à la modification budgétaire n°2 pour l’exercice 2015 du CPAS d’Ath – question de l’accueil et du suivi des sans abris sur la commune d’ath :

Nous allons voter pour la modification budgétaire 2015, mais nous souhaitons aujourd’hui attirer l’attention sur le fait que nous attendons un signal clair du CPAS au budget 2016 qui sera bientôt proposé, signal à l’égard de la politique des sans abris.

En effet,  la problématique du sans abrisme sur notre commune est en nette croissance, c’est indéniable. Nous avons appris le 22 octobre dernier par la presse et en commission des finances que M. le Bourgmestre avait rencontré, avec la police, les personnes sans-abri sur notre commune et qu’une structure provisoire d’accueil au sous-sol du service incendie de la ville a été prévue jusqu’à la fin de l’hiver 2016. C’est une bonne chose.

Mais peut-on mener une politique en faveur des personnes  sans-abri sans un partenariat avec  le CPAS ?

De notre point de vue, une structure d’abri de nuit ne sera ni suffisante, ni efficace si elle n’est pas accompagnée d’un travail social. De même si on trouve des logements pour ces personnes. L’accompagnement éducatif et social des personnes sans-abri est une mission essentielle si on veut réussir la réintégration. C’est aussi une mission spécifique qui doit être gérée par un service spécialisé et non par le service social d’aide général du CPAS, par ailleurs, déjà surchargé. Ou par la bonne volonté des fonctionnaires de notre administration… N’oublions pas qu’il s’agit d’un public fortement marginalisé, très éloigné de la vie en communauté, ayant souvent des problèmes de santé mentale.  Franchir le pas du CPAS est un pas énorme à franchir. Et cela ne tient pas juste à une question de « bonne volonté » comme on voudrait nous le faire croire.

De nombreux exemples montrent que l’on peut réussir. Ainsi par exemple, depuis 2007, le CPAS de Gand organise l'accompagnement au logement. Cinq éducateurs aident les sans-abri à s'inscrire auprès des agences de logements sociaux et à construire des rapports de confiance durables entre le sans-abri et l'agence. Après l'attribution, l'accompagnement devient plus actif.
L'éducateur aide à faire du logement social un vrai foyer. Trois fois par mois, il y a une concertation individuelle autour de l'usager, lors de laquelle l'accompagnement au logement est évalué. Tous les acteurs de l'aide y sont présents.

Il est évident que notre commune d’Ath n’a pas besoin d’une structure aussi importante, mais nous pourrions être à la pointe de l’aide sans-abrisme pour une commune de notre type …. Le SPP Intégration dans son second plan de lutte contre la pauvreté met également l’accent sur l’aide aux SDF… , nous pourrions donc obtenir des subventions. 

Pour nous, des pistes de solutions plus pérennes sont à examiner, voir des partenariats avec différents services (ville, cpas, le relais social de Tournai, les maisons d’accueil de la région, les associations travaillant dans le domaine…), il serait une gageure de penser qu’il suffit de dire à ces personnes qui « trainent » dans nos rues, qu’elles peuvent aller dans un abri de nuit, sans une réflexion préalable avec le secteur, sans accompagnement, sans surveillance, sans sanitaire…..

Ces possibilités sont d’ailleurs prévues au sein de la loi organique des CPAS, il est permis de mettre en place des conventions de partenariats ou de créer un service spécifique. [Chapitre IV article 60 §6 et chapitre XII sur les associations, art.118 ….. art121 avoir des subsides]

Ouvrir un accueil de nuit sans travailleurs sociaux spécialisés dans le sans-abrisme pourrait se révéler vain, voire même risqué. Il ne faudrait pas que cela se passe comme avec les logements d’urgence du CPAS, qui faute d’un encadrement sur place 24h/24, ne peut remplir ses missions premières.

Nous pensons que c’est bien mal connaître la problématique que de penser qu'un abris de nuit sans aide spécifique pourra briser le cycle du sans-abrisme, en effet, nos travailleurs sociaux ont déjà pu le constater, généralement, ces personnes refusent toutes pistes de solutions classiques qui leur sont proposées. Force est de constater également que la majorité de ces personnes ne bénéficient pas d’une aide du CPAS. Elles sont à ce point marginalisées que c’est un service spécifique qu’il faudrait mettre en place.

Nous sommes persuadés que si nous y mettons les moyens, nous pouvons réaliser du travail de qualité et novateur, au bénéfice des sans-abris et du vivre ensemble.

JT à la carte de NoTélé sur le sujet :
http://www.notele.be/list13-le-jt-a-la-carte-media38935-un-immeuble-pour-loger-les-sans-abri.html