Intervention au cc du 30/10/15 suite à
la modification budgétaire n°2 pour l’exercice 2015 du CPAS d’Ath – question de
l’accueil et du suivi des sans abris sur la commune d’ath :
Nous allons voter pour la modification
budgétaire 2015, mais nous souhaitons aujourd’hui attirer l’attention sur le
fait que nous attendons un signal clair du CPAS au budget 2016 qui sera bientôt
proposé, signal à l’égard de la politique des sans abris.
En effet, la problématique du sans
abrisme sur notre commune est en nette croissance, c’est indéniable. Nous avons
appris le 22 octobre dernier par la presse et en commission des finances que M.
le Bourgmestre avait rencontré, avec la police, les personnes sans-abri sur
notre commune et qu’une structure provisoire d’accueil au sous-sol du service
incendie de la ville a été prévue jusqu’à la fin de l’hiver 2016. C’est une
bonne chose.
Mais peut-on mener une politique en
faveur des personnes sans-abri sans un
partenariat avec le CPAS ?
De notre point de vue, une structure d’abri
de nuit ne sera ni suffisante, ni efficace si elle n’est pas accompagnée d’un
travail social. De même si on trouve des logements pour ces personnes.
L’accompagnement éducatif et social des personnes sans-abri est une mission essentielle
si on veut réussir la réintégration. C’est aussi une mission spécifique
qui doit être gérée par un service spécialisé et non par le service social
d’aide général du CPAS, par ailleurs, déjà surchargé. Ou par la bonne volonté
des fonctionnaires de notre administration… N’oublions pas qu’il s’agit d’un
public fortement marginalisé, très éloigné de la vie en communauté, ayant
souvent des problèmes de santé mentale.
Franchir le pas du CPAS est un pas énorme à franchir. Et cela ne tient
pas juste à une question de « bonne volonté » comme on voudrait nous
le faire croire.
De nombreux
exemples montrent que l’on peut réussir. Ainsi par exemple, depuis 2007, le CPAS de Gand organise l'accompagnement au
logement. Cinq éducateurs aident les sans-abri à s'inscrire auprès des agences
de logements sociaux et à construire des rapports de confiance durables entre
le sans-abri et l'agence. Après l'attribution, l'accompagnement devient plus
actif.
L'éducateur aide à faire du logement social un vrai
foyer. Trois fois par mois, il y a une concertation individuelle autour de
l'usager, lors de laquelle l'accompagnement au logement est évalué. Tous les
acteurs de l'aide y sont présents.
Il est évident que notre commune d’Ath
n’a pas besoin d’une structure aussi importante, mais nous pourrions être à la
pointe de l’aide sans-abrisme pour une commune de notre type …. Le SPP
Intégration dans son second plan de lutte contre la pauvreté met également
l’accent sur l’aide aux SDF… , nous pourrions donc obtenir des
subventions.
Pour nous, des pistes de solutions plus
pérennes sont à examiner, voir des partenariats avec différents services
(ville, cpas, le relais social de Tournai, les maisons d’accueil de la région,
les associations travaillant dans le domaine…), il serait une gageure de penser
qu’il suffit de dire à ces personnes qui « trainent » dans nos rues,
qu’elles peuvent aller dans un abri de nuit, sans une réflexion préalable avec
le secteur, sans accompagnement, sans surveillance, sans sanitaire…..
Ces possibilités sont d’ailleurs prévues
au sein de la loi organique des CPAS, il est permis de mettre en place des
conventions de partenariats ou de créer un service spécifique. [Chapitre IV
article 60 §6 et chapitre XII sur les associations, art.118 ….. art121 avoir
des subsides]
Ouvrir un accueil de nuit sans
travailleurs sociaux spécialisés dans le sans-abrisme pourrait se révéler vain,
voire même risqué. Il ne faudrait pas que cela se passe comme avec les
logements d’urgence du CPAS, qui faute d’un encadrement sur place 24h/24, ne peut
remplir ses missions premières.
Nous pensons que c’est bien mal
connaître la problématique que de penser qu'un abris de nuit sans aide spécifique pourra briser le cycle du sans-abrisme, en
effet, nos travailleurs sociaux ont déjà pu le constater, généralement, ces
personnes refusent toutes pistes de solutions classiques qui leur sont
proposées. Force est de constater également que la majorité de ces personnes ne
bénéficient pas d’une aide du CPAS. Elles sont à ce point marginalisées que
c’est un service spécifique qu’il faudrait mettre en place.
Nous sommes persuadés que si nous y
mettons les moyens, nous pouvons réaliser du travail de qualité et novateur, au
bénéfice des sans-abris et du vivre ensemble.
JT à la carte de NoTélé sur le sujet :
http://www.notele.be/list13-le-jt-a-la-carte-media38935-un-immeuble-pour-loger-les-sans-abri.html
http://www.notele.be/list13-le-jt-a-la-carte-media38935-un-immeuble-pour-loger-les-sans-abri.html