Intervention suite au
Conseil Communal conjoint Conseil de l'Action Sociale du 11/12/15 :
Premièrement, nous notons
favorablement le travail et les efforts réalisés par les services
de la Ville et du CPAS afin de renforcer les synergies existantes, il
est toujours aussi important dans le contexte qui est le nôtre, de
réaliser des économies dans les frais de fonctionnement et de
favoriser les échanges entre nos services. Nous tenons également de
manière globale à féliciter le travail des femmes et des hommes
qui permettent que cela soit possible et qui sont pro-actifs dans
leur travail.
Concernant
la collaboration informatique, nous remarquons que la Ville et le
CPAS ont fait le pas pour entrer dans le 21ème
Siècle, bravo aux informaticiens qui mentent tout cela en forme.
Comme quoi, il y avait en effet moyen de moderniser nos pratiques
sans mettre à mal la sécurité des données.
Ceci étant dit, nous
avons toutefois quelques remarques, questionnements ou propositions à
formuler :
Par rapport aux synergies
avec les services techniques, je vais retaper sur le clou, mais il
n’est de nouveau aucunement fait mention de réaliser un audit
énergétique des bâtiments conjoint Ville-CPAS. En effet, il nous
parait primordial de se pencher sur les économies d’énergies que
nous pourrions réaliser, cela fait déjà 3 ans de perdu où nous
pourrions diminuer les factures publiques. Et l’argent qui pourrait
être économisé, c’est de l’argent qui pourrait être utilisé
pour les politiques et les usagers du CPAS.
Chaque année, on me
demande d’être patiente, que cela va arriver, qu’on va le faire,
plus tard, bientôt, …. M. Degand nous avait prédit que cet audit
allait être réalisé dans le cadre du Plan d’Action Prévention
Energie 2013-2015. Mais nous sommes à la fin de 2015. On m’a
ensuite dit que ce serait le tuteur énergie qui réaliserait cet
audit. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Bien sur, du côté du
volet préventif, nous avons tous pu voir comment le CPAS s’est
penché sur la prévention et l’information grâce à
l’organisation de la journée Energie, qui remporte toujours un vif
succès auprès de tous les Athois, grâce notamment à la motivation
et à l’investissement des travailleurs du CPAS. Nous avons
également un tuteur énergie qui fait tout un travail de proximité
et d’information aux usagers du CPAS. Voilà, une très bonne
initiative.
Comme
le rappelle la coordinatrice du service énergie-guidance et
médiation : « le
rôle du tuteur est plus que jamais important au vu de la charge de
travail engendrée par des situations sociales et financières de
plus en plus complexes. »
Mais une fois de plus,
nous retombons dans la logique bien connue que c’est au plus pauvre
de se serrer la ceinture. C’est aux plus précarisés, de plus en
plus nombreux, que l’on demande avec des bouts de ficelle de faire
des économies d’énergies. Mais nos bâtiments, nos chaudières,
etc… Ne devrions-nous pas montrer l’exemple ? Ne devrions
nous pas penser à des actions sur le long terme ?
La question plus
fondamentale est de savoir si on gère un CPAS comme on gère une
entreprise ?! Le CPAS par définition ne peut faire de
bénéfices, ni réduire ses aides en fonction des budgets octroyés !
Il est certain que les
finances du CPAS se portent mieux tant qu’on continue à payer les
factures impayables des bénéficiaires avec les fonds de secours
chauffage ou énergie qui sont pris en charge par le fédéral que de
trouver de réelles solutions plus structurelles. Concrètement, on
ne finance pas de travaux d’isolation dans les habitations des
usagers mais on paie leurs factures, je ne vous rappelle pas les
enjeux de la COP21, qui a lieu en ce moment ...
Nous pourrions penser à
remplacer les vieilles chaudières, à isoler les bâtiments, en
rénovant les logements sociaux,….
Notons ici positivement,
que grâce à la synergie avec les services techniques, un contrôle
des consommations de combustibles d’électricité et de gaz et
d’eau des Maisons de Repos.
Et qu’un suivi et un
dépannage des logements du CPAS mis en location est réalisé. Nous
possédons donc toutes les données nécessaires.
Concernant la
collaboration avec les espaces verts, nous félicitons la Ville et le
CPAS d’avoir la possibilité d’assurer l’entretien et le
fleurissement des différents espaces publics. Nous soutenons
également l’initiative dans le cadre du projet Maya de créer des
prairies fleuries et des bacs contenant des plantes mellifères
accessibles aux résidents des MRS. Nous rappelons ici quand même
que dans ce même esprit, il faudrait réduire l’utilisation des
pesticides aux abords de nos structures communales, et qu’il faut y
avoir une ruche dans un périmètre de 3km afin que des abeilles
puissent butiner ces fleurs...
En ce qui concerne
(chapitre 3) « la collaboration avec la cellule marchés
publics, le service logement et la gestion du patrimoine et le
service des ressources humaines :
Le CPAS a confié mandat
au collège visant à la gestion administrative de la vente de
certains éléments du patrimoine du Centre. Et diverses aliénations
de terrains et d’habitations sont en cours. »
Ici, se pose la question
de l’affectation des recettes de ces ventes du patrimoine du CPAS.
Nous comprenons qu’il y a des choix à faire, vu le parc locatif
vieillissant du CPAS. On nous a annoncé la rénovation des
logements de la Résidence Gilbert. Mais dans le budget 2016 du CPAS
ce n’est pas inscrit de manière claire (vu que c'est affecté au
fond de réserve), ni noté dans la note de politique générale,
nous désirons avoir un engagement effectif que ces logements seront
rénovés.
Dans la note de politique
générale du CPAS, on parle de la création de plusieurs logements
(5habitations et 8 petits logements pour familles
mono-prentales), dans le cadre du plan d’ancrage communal. Lorsque
j’ai demandé en Conseil de l'Action Sociale si ces logements
allaient être des logements sociaux, on m’a dit que cela n’était
pas encore défini. Notre crainte est que l’on vende le patrimoine
public et que, si les nouveaux logements ne sont pas réservés à
des publics du CPAS, il y ait une diminution des logements sociaux
sur notre commune. Peut-on avoir aujourd’hui une réponse claire
quant à l’affectation de ces logements ?
Nous relevons qu’enfin
il va être créé deux logements de transit (hors en 2014, on nous
annonçait la création de 3 via le PCS) ce qui, nous l’espérons,
pourra réduire la problématique attenante de l’inadéquation des
logements d’urgence, comme le CPAS ne dispose pas de personnel
d’encadrement 24h sur 24. Ne pourrait-on pas penser également,
dans le cadre des synergies, une collaboration avec le service
logement et les nouveaux travailleurs affectés à l’accueil de
nuit des SDF ? (qui pourraient être mis à disposition du CPAS
en dehors de la période du plan grand froid).
Concernant
les ressources humaines, nous tenons ici à tirer la sonnette
d’alarme pour les travailleurs de 1re
ligne du CPAS. En effet, pour nous, il y a un problème d’équité
entre les différents travailleurs du CPAS. Cette année encore, les
travailleurs non financé par l’ONE ou par l’INAMI ne recevront
pas de prime de fin d’année. En sachant que chaque travailleurs du
CPAS doit faire face à des situations sociales de plus en plus
complexes, des demandes d’aides toujours en augmentation. (de 296
en 2014 a 353 en 2015) Quand on sait que seulement quelques agents
sont présents à temps plein (qui a été réduit à 36h semaine),
on ne s’étonnera pas de voir le personnel à bout de souffle, se
démotiver ou de prendre le risque de faire un burn-out….
La qualité de l’accueil
des usagers du CPAS ne peut en être qu’impactée. Même si
aujourd’hui, je peux témoigner des efforts et du sérieux de ces
travailleurs qui continuent vaille que vaille à croire en leurs
missions sociales. Alors qu’ils sont tiraillés par de plus en plus
d’exigences du fédéral.
Nous demandons ici,
clairement que la prime de fin d'année soit ré-allouée en 2016
pour tous les agents du CPAS.
(on notera que dans
l’enquête sur le bien-être au travail, si de manière globale les
travailleurs sont satisfaits, ce sont les assistants sociaux qui ont
la moins bonne qualité de travail et la plus grande pénibilité)…..
En ce qui concerne
les
politiques sociales et du CPAS,
cette année encore, la dotation communale augmente et c’est
heureux, mais sûrement encore trop peu par rapport aux multiples
transferts de charges opérés par le fédéral ou la région. Plus
globalement, par les politiques menées sous le précédent
gouvernement fédéral et qui sont amplifiées par l’actuel, plus
de jeunes, plus de femmes précarisées, plus de personnes qui ont
perdu leur emploi, tombent progressivement dans la précarité. Le
CPAS c’est une main tendue là où la crise frappe. Revenus
d’intégration, aides plus ponctuelles, c'est le dernier filet.
Force
est de constater que les communes et les CPAS sont le dernier rempart
contre la pauvreté, mais là où nous ne vous comprenons pas c’est
que vos partis sont présents dans les différents niveaux de pouvoir
et ce sont eux qui justement décident de faire porter cela par les
communes et les CPAS. Nous comptons donc sur vous afin de relayer la
parole de nos populations les plus fragiles à ces différents
niveaux de pouvoir.